Histoire de Paulhac - Paulhac en Margeride - Histoire et Memoire

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Histoire de Paulhac

 
Cet historique provient en partie d'un texte existant dont l'auteur n'a pu etre identifié afin de le citer , il reste soumis aux conditions editées en page de garde du présent site et pourra etre retiré à la demande .        

L’histoire du village de Paulhac ne commence qu’au Moyen Age avec la vague, à travers toute l’Europe, des fondations religieuses et des fondations pieuses pour l‘œuvre de la Terre Sainte.
 
Les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem
Les statuts de l’ordre de St Jean l’Hospitalier seront reconnu par une bulle du pape Pascal II le 15 février 1113 l’ordre sera placé
sous la protection du Saint Siège.
Raymond du Puy, dote l’institution d’une règle inspirée de celle de St Augustin et le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers
le drapeau à croix blanche en 1130 pour les différencier de l’ordre militaire des Templiers qui portent la croix rouge.  
Foulques 1er, le roi de Jérusalem, confie aux Hospitaliers en 1137 la défense de forteresses, Raymond du Puy transforme l’ordre
charitable en ordre militaire et le dote d’une armée permanente. Il sera bientôt le premier qualifié de grand maître de l’ordre,
le rayon d’action de l’Ordre va rapidement s’étendre en Europe nécessitant en 1327 qu’il s’organise.
Il le fera en 7 « langues » suivant origine : Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon, Angleterre et Allemagne ;
chaque langue étant composée de prieurés, baillages et commanderies, et placée sous l’autorité d’un « pilier » choisi dans la langue.
En France, leur maison principale se trouvera à St Gilles du Gard et, recevant partout un accueil empressé, ils compteront
rapidement de nombreuses filiales à travers le pays. En Lozère ils s’implanteront à Gap- Francès puis, l’esprit de foi prévalant toujours
à leur égard, ils y bénéficieront bientôt d’une deuxième fondation : celle de Paulhac.
Notice historique sur la commanderie de Gap-Francès (48)
L'ordre célèbre des chevaliers de St-Jean de Jérusalem, appelés dans la suite chevaliers de Malte, eut dans le Gévaudan deux
commanderies importantes: Gap-Francès et Palhers.
Elles dépendaient du grand prieuré de Saint-Gilles, chef-lieu de cinquante commanderies, en Languedoc, en Provence et en Dauphiné.
En 1291 Richard de Grèzes donne Palhers aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, installés dans leur commanderie de Gap-Francès.
À Palhers va alors se développer une commanderie indépendante à partir du XIIIe ou du XIVe siècle. Cette commanderie est, à l’image de
Gap-Francès, une dépendance du Grand prieuré de Saint-Gilles, en langue de Provence.
La commanderie de Gap-Francès en Gévaudan était une commanderie appartenant à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
située au lieu-dit de l’Hospital, aujourd’hui sur la commune du Pont-de-Montvert dans le département de la Lozère.
Il ne reste plus rien de cette commanderie, même si les terres appartenant jadis à la commanderie, sur le mont Lozère, sont encore jalonnées de croix de Malte.
Le commandeur de Palhers avait droit d’entrée aux États particuliers du Gévaudan. Il avait droit de justice, et ainsi possédait des cachots,
ainsi qu’une fourche patibulaire. La commanderie est vendue comme bien national à la suite de la Révolution française.
Elle a abrité, peu de temps avant, la congrégation des « filles unies fileuses », qui se déplacèrent sur Mende à la Révolution.
La chapelle est devenue église paroissiale en 1840, la commanderie elle-même a été laissée à l’abandon. Aujourd’hui il ne reste pratiquement plus rien, si ce n’est un mur de 7 m de haut, vestige des anciens remparts, ainsi qu’une salle voûtée.
La commanderie comprenait dix membres ou Districts : Frutgères, le Limarès, Altier, le Bleymard, Saint-Sauveur-de-Ginestoux, les Estrets, Paulhac, Pierrefiche, la Canourgue et Mende.
Paulhac 48 :
Le domaine consistait en terres cultes, en prairies et en forêts. Le Commandeur percevait un grand nombre de censives. La justice entière au lieu de Paulhac appartenait au duc de Mercœur ;
le Commandeur l'exerçait dans les localités suivantes : Dièges, la Molle, Vachelery, le Malzieu, etc.

La donation
L’acte de donation présidant à leur installation à Paulhac sera reçu à l’intérieur du Grand Prieuré de Gap Francès par le frère messire
Pons Raymond, commandeur de Gap-Francès le troisième jour des ides de juin, 16 juin 1281.
Cette nouvelle filiale prendra aussitôt le titre de « mandement » et sera présidé par un « commandeur ».
Chez les Hospitaliers, les maisons fondées qui acquéraient quelque importance étaient aussitôt érigées en paroisses et dépendaient du
Grand Maître de l’Ordre, du consentement de l’autorité diocésaine.
Au dénombrement officiel de 1354, Paulhac figure parmi les paroisses du Gévaudan. Chose étonnante à première vue, il ne comporte
que quatre feux . A la rigueur des chiffres, la population soumise à l’impôt ne s’élevait guère au dessus de 25 personnes.
Mais l’enquête fiscale s’est effectuée à une heure de trêve, pendant l’invasion anglaise où, à la suite de la misère générale, les feux
ne jouissant pas de plus de 10 livres de revenu n’étaient pas astreints à l’impôt.
Même sous bénéfice de cette observation, le chiffre de la population ne pouvait guère dépasser le nombre de 60.
Pour l’autorité diocésaine, Paulhac restera toutefois rattaché à la paroisse de St Privat du Fau
Les religieux Hospitaliers n’habitaient guère les maisons de leur Ordre dispersées dans les divers diocèses, si ce n’est à l’occasion
des visites régulières imposées par les constitutions.
Pour Paulhac, le commandeur sera rarement nommé et souvent, ce sera un religieux qui fera fonction de visiteur.
Dans le procès verbal, rédigé en occitan, de 1460, la superficie de la paroisse semble correspondre sensiblement
à la situation actuelle avec ses 1 578 hectares, dont 400 de bois et 691 de pâturages mais le presbytère y est qualifié de « petite valeur ».
Dans le procès-verbal de visite du 14 mai 1492 nous apprenons que « la commanderie de Pauliac, terres et près
situés au diocèse de Mende confrontant les terres de monsieur le comte d’Apcher et de Monpansier ,et avec les terres et
juridictions de messire del Besset de Margeride« , que de « laquelle commanderie est commandeur
le noble et religieux homme frère Pierre Dornal »
Nous y apprenons aussi que son commandeur jouit du droit de communal, que la commanderie comporte « huit journaux de pré
et terres labourables soit environ trois ceste rées de la mesure locale » et que son revenu est de quarante livres.
Il y aussi précisé que l’église paroissiale appartient à l’Ordre, que le vicaire y habite à charge de l’Ordre et que la pension qui lui est
servie par la commanderie est de quatre livres et six setiers de blé (ancienne mesure variable selon les régions ).
 



Le cadastre de 1819 nous indique qu'il y avait 27 maisons dans le village , en 1823 30 proprietaires sont recensés .

Ci-dessous un texte redigé par l'instituteur de Paulhac donne une description très précise de la commune de Paulhac en 1862

Plus près de notre epoque Paulhac en Margeride portera le simple nom de Paulhac jusqu'en 1928

En juin 1944 32 maisons sont inscrites dans la liste des sinistrés , dans le bourg.



 
Initiée par l’administration du Second Empire dans un esprit de lutte contre l’exode rural, une circulaire de l’inspecteur d’Académie
de la Lozère du 1er mai 1862 sur l’enseignement de la géographie, sommait chaque instituteur de recueillir tous les renseignements nécessaires sur l’histoire et la géographie de sa commue à travers une notice de 4 pages afin de permettre aux enfants d’apprendre
à connaître leur sol natal (commune) afin de s’y rattacher pour plus tard, choisir de rester au pays.
 
En 1874 ils seront invités à dresser une carte communale à partir de l’atlas cadastral. Ces travaux, parfois complétés d’illustrations, seront présentés au concours régional de Mende en juin 1874.
 
Ces documents brossent un tableau très précieux et très vivant du département de la Lozère des années 1860-1875 . Ci-dessous donc, celle de l’instituteur de Paulhac, ……Quintin.
 
 
Arrondissement de Marvejols - Canton du Malzieu
 
                                                         Commune de Paulhac
 
 
La commune de Paulhac, confrontant au nord la commune de La Besseyre St Mary et de Nozeirolles (Haute-Loire), au midi celles de St Privat du Fau et du Malzieu-Forain, au levant celle de Servières (Haute-Loire) et au couchant celle de Clavière (Cantal) et de Julianges (Lozère), se compose : 1er de Paulhac dit Paulliac village chef-lieu renfermant 34 maisons, 34 ménages et 164 habitants ; 2ème de Vachèlerie (dit Bacholorio) hameau formé de 9 maisons, 9 ménages et 60 habitants ; 3ème de Dièges (dit Dièjo) hameau consistant en 9 maisons, 9 ménages et 49 habitants ; 4ème d’Auzinc (dit Auzon) hameau renfermant 6 maisons, 6 ménages et 32 habitants ; 5ème de la Molle (dit Lo mongno) hameau possédant 2 maisons, 2 ménages et 11 habitants ; 6ème de la Combe (dit la Coumbo) ferme composée d’une maison, d’un ménage et de 6 habitants ; 7ème de Bramefort (dit Bromofour) ferme renfermant une maison, un ménage et 4 habitants ; 8ème de Broussous (dit Boursous) ferme qui contient une maison, un ménage et 9 habitants ; 9ème enfin du Soulier (dit Soulio) ferme composée d’une maison seulement .
 
 
De plus sur le ruisseau de Dège sont construits trois moulins à farine qu’on exploite. Ces villages, hameaux, fermes et moulins, renfermant en totalité 64 maisons couvertes en tuiles et fort basses, 63 ménages établis au rez-de-chaussée et 335 habitants n’offrent rien de remarquables.  
 
L’église paroissiale située au sud est de Paulhac n’offre rien d’extraordinaire. A côté du grand autel sont placées deux statues représentant l’une St Jean, l’autre St Joseph ; dans la nef et au nord est une petite chapelle sur l’autel de laquelle est posée une statue de Notre-Dame de pitié tenant un enfant emmailloté ; au midi se trouve encore une autre petite chapelle ornée sans élégance et formant le pendant de l’autre mais bien différente de renommée, motif que je détaillerai
à l’article des observations. Il n’existe aucun couvent, ermitage, prieuré, hôpital, maladrerie ni château.
 
 
D’après le fait et le dire traditionnel la commune de Paulhac n’est sillonnée par aucun chemin ni draille offrant des particularités ; ses communications avec les communes limitrophes se font au moyen des chemins vicinaux bien mal entretenus et non empierrés à l’exception de la route n°11 qui va du Malzieu à Langeac (Haute-Loire), pénètre au couchant dans le territoire de Paulhac sur une longueur de deux kilomètres, huit hectomètres et sur la direction du sud au nord.
 
 
Paulhac est situé au versant du nord de la montagne de la Margeride ; les principales hauteurs sont le Puech de Chapel-Marty et d’Auzinc, tous d’une bien faible élévation. Rochourlande sur les frontières ouest du terroir est le seul gros rocher considérable (quoique sans légendes) qu’on remarque dans ces quartiers couverts de gazon, de bruyères et de bois de hêtres, pour une étendue d’environ les sept huitièmes du terrain ce qui est très favorable à l’entretien des bestiaux.
 
 
Cette commune est arrosée par les petits ruisseaux d’Auzenc, de Combecrose, de Broussoux et de Combalou crées par l’écoulement des eaux de diverses noues et qui se réunissent tout près de Diège, formant le ruisseau de la Dège qui coule vers le nord est et va se jeter dans l’Allier. Il n’existe point de fontaines, de marais, d’étangs, de plaines, de vallées, de forêt ni de cavernes remarquables. Les bois, en hêtres rabougris et soumis au régime forestier servent au chauffage ainsi que les bruyères.
 
 
Observations générales
 
 
Il existe, à la chapelle intérieure du midi, connu sous le vocable de Notre Dame de Beaulieu, dans l’église paroissiale de Paulhac, une statue thaumaturge de la très Ste Vierge posée sur l’autel, portant sur le bras gauche l’enfant Jésus qui regarde gracieusement les fidèles pèlerins ; et voici le résumé des traditions que j’ai pu recueillir : l’édifice de la chapelle titrée de Notre Dame de Beaulieu était situé auprès du hameau de Vachèlerie, le long du ruisseau de Combalou, distant d’environ trois kilomètres de Paulhac et loin des habitations et des routes. On n’y aperçoit aujourd’hui que quelques pans de mur et l’unique vestige d’une niche exposée depuis longtemps aux intempéries de l’air, ce qui indique à peine l’emplacement de l’antique édifice. Ce lieu a été totalement abandonné et ne plus de refuge qu’aux reptiles et aux animaux sauvages. D’après les traditions locales et aux dires de mémoire d’homme, cette statue de couleur , grossièrement sculptée, fut trouvée dans l’édifice ; transportée par les gens dans les diverses églises des paroisses limitrophes de la Haute-Loire, elle n’a jamais voulu y rester dit-on et elle revenait toujours à l’ancienne chapelle en sorte que ce n’est qu’à Paulhac qu’elle a voulu se fixer et encore après qu’on a bâti la chapelle précitée avec une partie des matériaux de l’ancienne.
 
 
Maintenant beaucoup d’étrangers viennent vénérer cette statue et obtiennent des grâces signalées, singulières et prodigieuses. Beaucoup des malades se disent guéris ; mais pour discerner les bruits et les faits, il n’existe aucun écrit authentique. Une grande affluence de peuple s’y rend des environs à la fête de l’Assomption, ainsi que dans le courant de septembre, et c’est là le plus grand prodige que cet enthousiasme des populations ; pour mon compte j’y ai une entière confiance et j’espère que mes vœux seront exaucés.
 
Beaucoup d’offrandes sont laissées par les fidèles (surtout de cire) et beaucoup de messes commandées et que ne peuvent totalement acquitter les prêtres de la paroisse.
 
 
Productions et cultures
 
 
Les principales productions consistent en foin d’excellente qualité, propre à nourrir et engraisser les bestiaux ; aussi
voit-on de la première qualité de bêtes à laine pour la constitution et la force, il n’en est pas de même de la race bovine
qui est très chétive alors elle pourrait prédominer dans la plupart des concours mais les gens entichés à leurs vieilles routines , ne veulent pas du tout goûter les avis qu’on leur donne.
 
 
On récolte quelque peu de seigle, des pommes de terre, pour le besoin du lieu seulement, et quelque peu de chanvre. L’occupation principale consiste pour la plupart des hommes à cultiver les terres et soigner le bétail et pour les autres à fabriquer des seaux de bois ou aller courir le pays sous les noms de chaudronniers ambulants, vitriers et marchands de parapluies, les femmes s’occupent du ménage ou à filer du chanvre avec la quenouille.
 
 
Ce pays est extrêmement mellifère à cause des prairies et des bruyères qu’il renferme, aussi pourrait-on avoir au moins dix ruches par ménage, qui, convenablement soignées, pourraient produire sans dépense, un revenu annuel de 6.000 francs.
 
 
                                                                    Paulhac le 29 juin 1862        L’instituteur, Quintin
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