Beaulieu Histoire - Paulhac en Margeride - Histoire et Memoire

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Beaulieu Histoire

Texte tiré de l’opuscule de l’Abbé Imbert intitulé « Notice historico-religieuse de Notre Dame de Beaulieu à Paulhac en Margeride »  éditée en mars 1961 à Mende.
 
Avant-propos
 
Sans prétention littéraire cet opuscule n’a qu’un but : vulgariser, répandre si besoin en était, en tout cas raviver le culte de notre Dame de Beaulieu (note de l’auteur page 4)
 
 
Partie 1 : Legende
 
Au centre de BEAU-LIEU, les ruines d’un village et les traces d’un cimetière et d’une chapelle. L’histoire et la tradition s’accordent sur la présence en ces lieux, aux XII° et XIII° siècles, d’un petit sanctuaire dédié à Notre –Dame et d’une maison de refuge.
 
La légende est plus belle qu’un conte de fées.
 
Avant d’aller plus loin disons, pour la petite histoire qu’il est relaté aux archives religieuses du Puy que le Beaulieu primitif dit le vrai était construit sur les ruines du Chastelas « temple païen ». Il est précisé qu’on a jamais pu expliquer ou étaient ces ruines qui s’appellent « ourris « pierres mouvantes » et se trouvent sur le versant Est de la montagne de la montagne de Beaulieu du coté de Servières . Un immense massif de pierres désagrégées laisse supposer qu’il s’y est passé quelque chose d’imposant et d’important  pour qu’un tel amoncellement de pierrailles subsiste encore de nos jours et seul de genre sur cette montagne. La note des archives précise que c’était certainement un lieu de culte important pour que la Vierge elle-même vienne pour l’abolir.
 
               En l’an 1250 en effet, un berger gardait son troupeau dans un pittoresque vallon au pied de la Margeride quand son regard fut attiré par un bouquet d’herbes hautes et soyeuses. Il s’approche et découvre une statue de la Vierge tenant dans ses bras L’Enfant Jésus. Muet d’admiration son esprit se perd en un rêve étrange tandis qu’une voix intérieure murmure :
 
Je veux une chapelle dans cette vallée qu’elle soit élevée en mon honneur
 
               Un souhait de la Vierge est toujours exaucé. Le berger va racontant son aventure. Les paysans l’écoutent, sceptiques d’abord, puis gagnés. Sur son insistance, devant tant de sincérité et de foi, ils construisent un premier sanctuaire. Un seul homme ajoute la légende a le courage de bouder, il est sévèrement puni ; par contre le berger, infirme, retrouve la santé.
PARTIE 2 : Histoire

 
Beaulieu , pèlerinage, chapelle, cimetière remontent sans nul doute à la fin du XIIIe siècle , mention est faite en 1327 de Belli-Loci, traduction latine de Beaulieu . Une mention encore dans les notes historiques sur Saugues par l’Abbé Fabre ou il est question d’une Cecile Albepart de Montchauvet qui lègue par testament en 1361 , des luminaires pour Beaulieu en dehors de sa paroisse de Saugues.
 
Par testament du 26 septembre 1382 , le sieur Vidalette Cubières de Venteuges lègue à la Madone six deniers pour son luminaire . Un vieux manuscrit fait état que le chapelain recevait tous les ans une rente d’au moins cent livres pour le service du culte et l’entretien de la chapelle. Cette rente était le fait des habitants de Couffours , Brassalieres , Vachelerie et autres lieux voisins ; et ce sous forme de blé , argent ,et de poules à prendre sur les dits villages.
 
En 1517, mention est faite de Beaulieu dans un texte aux archives nationales à Paris.
 
En 1611, Paulhac fut érigé en paroisse ; mais le cimetière de Beaulieu accueillait toujours les morts des villages voisins, ce qui permet de penser que la chapelle garda longtemps encore son autonomie. D’ailleurs les Chapelains de Beaulieu n’avaient rien de commun avec les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem desservants de Paulhac.
 
Avant cette date de 1611, en effet il y avait une petite église au village de Paulhac, mais les morts étaient inhumés à Saint Privat du Fau. Cette église appartenait donc aux Chevaliers de Saint-Jean, ce qui explique un peu la confusion qui régna longtemps de savoir si la statue de Notre Dame de Beaulieu était une Madone orientale ou d’origine française .Malgré cela les fidèles devaient aller en nombre à Beaulieu car il y avait des chapelains.
 
Un procès-verbal de visite en 1631 mentionne que le chapelain Chapot, du Dauphiné, ne fait aucune réparation à la chapelle et qu’il est temps d’y porter remède. Un deuxième procès-verbal en 1651 parle du même chapelain, des réparations ordonnées et payées par le Sieur de Rochemure, seigneur du Besset (Haute-Loire) sur le domaine duquel se trouve le sanctuaire de Beaulieu. Le pèlerinage revient à son état normal ; ses revenus, ses rentes d’argent et ses propriétés ne sont pas détournées pendant les guerres de religion qui ne laisseront aucune trace ; les hordes protestantes préférant les bords riant de la Truyère et la sécurité de la place forte du Malzieu aux dangers des hauts plateaux de la Margeride.
 
Ainsi Beaulieu arriva à la révolution avec la série de ses prêtres chapelains. Il est noté aux archives de Saugues qu’en 1740 l’image de Notre Dame de Beaulieu était exposée dans l’église St Médard ainsi que Notre dame de Quezac (Cantal)
 
Les usages de rente se conserveront, le 9 juillet 1753, Jean Pignol de Grèze, donne par testament trois livres pour l’entretien de la chapelle et la célébration de la messe.
 
Les révolutionnaires de 1789 mettront à sac l’église de Paulhac mais ils respecteront le sanctuaire de Beaulieu. Crainte superstitieuse ou protection de la Saint Vierge ? Dieu seul le sait !!
 
Le fait est que la Statue, plusieurs fois séculaire, restera à sa place au milieu des fourrés du bois d’Armont. Les pèlerins pourront faire leurs dévotions mais ils prieront une Madone absente. La petite histoire, en effet, à gardé le souvenir du citoyen Roux Laurent, du village de Vachelerie, qui emporta de nuit la statue pour la cacher dans une crèche de sa ferme.
 
Le domaine de Beaulieu, fut vendu comme bien national et dès que le calme fut revenu, la statue retrouva sa place dans la vieille petite chapelle. Les pèlerinages reprirent de plus belle tant et si bien que le nouveau propriétaire décida de faire interdire aux pèlerins l’accès de la prairie. Il s’adressa au tribunal qui fit trainer en longueur. Mecontent il décide de se faire justice lui-même en supprimant le corps du délit.  Les anciens racontent qu’il enleva la statue de Notre-Dame, bien résolu à la détruire ou la cacher. Mais tandis qu’il s’apprêtait à franchir à cheval avec son précieux fardeau le petit ruisseau de Combetan, les flots subitement grossis l’obligent à rebrousser chemin. D’ailleurs les malheurs s’abattirent en si grand nombre sur son cheptel, voire même sur sa famille aujourd’hui disparue, qu’il n’osa répéter son geste.
 
Une autre intervention miraculeuse est à mettre au compte de Notre Dame de Beaulieu. C’est encore la tradition qui parle avec cette pointe de légende qui donne aux événements une saveur particulière ;  en ces temps la Bête du Gévaudan faisait d’horribles ravages. La liste des morts et des blessés s’allongeait de jour en jour. Les dragons du roi, le grand louvetier d’Argentan et le lieutenant Antoine avaient du rejoindre Versailles bredouilles. La Bête restait invulnérable et le peuple horrifié demandait un miracle. Au mois de juin 1767, une retraite paroissiale est donnée à Paulhac au cours de laquelle on supplie Notre Dame de faire cesser le fléau. Un pèlerinage à Beaulieu clôture les cérémonies sous la direction d’Ignace Prolhac, prêtre de Mende, futur martyr de la révolution.
 A l’Evangile, après avoir encensé la vénérable statue il reçut les offrandes et les objets à bénir. Un certain Jean Chastel, dit le Masque, natif de Darnes âgé de 60 ans, fit bénir son fusil et trois balles. Quelques jours plus tard il va se poster sur « la Sogne d’Auvers » Soudain tandis qu’il récite les litanies de la Sainte Vierge, la Bête apparait. Il la vise longuement et tire, la bête blessée à l’épaule tombe et meurt. La vierge de Beaulieu avait exaucé la prière de son fidèle serviteur.
 
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