La bete du Gevaudan - Paulhac en Margeride - Histoire et Memoire

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La bete du Gevaudan

Textes repris ( site en cours de construction , droits d'auteur à preciser)

Le 11 août 1765 dans la matinée, Marie-Jeanne VALET, la servante de Bertrand Dumont, curé de Paulhac se rendait à la métairie des Broussoux, une ferme proche du village avec Thérèse, sa sœur cadette. En traversant une rivière, sur une petite île que forment les deux bras du ruisseau, les deux jeunes filles furent attaquées par la bête. Marie-Jeanne avait avec elle une baïonnette (lame emmanchée au bout d'un bâton) et elle en porta un coup de toutes ses forces dans le poitrail de l'animal comme nous l'indique le procès-verbal rédigé par François Antoine, le porte arquebuse du Roi qui chassait la bête avec le comte de Tournon dans la région à ce moment là et qui s'est rendu le jour même sur place afin d'interroger Marie-Jeanne et sa sœur.
(Philippe Kaeppelin s'est inspiré du combat de Marie Jeanne Valet pour ériger la statue d'Auvers)
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Site PeM :
 
Ce lieu a bien changé depuis cette époque toutefois l'ile évoquée existe toujours, entre les deux ruisseaux le principal descendant vers la Desges , l'autre arrivant du lieu-dit Broussous . Un petit pont de pierre noyé dans la végétation donne l'emplacement de l'ancien chemin , le pont le plus imposant donne une meilleure vue sur les lieux.
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Procès-verbal
Sur l'attaque de la domestique de M. le curé de Paulhac.
L'an 1765 et le 11ème jour du mois d'août à la paroisse de Paulhac en Gévaudan ; nous François Antoine, lieutenant des chasses du roi, étant envoyé par les ordres de sa Majesté avec nombre de gardes chasse tant des capitaineries royales de Saint-Germain, Fontainebleau, parc de Versailles que ceux de leurs Altesses sérénissimes princes du sang, nous étant transportés tous, tant au village de Servières en Gévaudan, qu'en celui de la Font-du-Fau, en auvergne, pour faire deux grandes battues qui doivent se joindre au grand Bois-Noir pour que ces deux battues puissent l'entourer. Nous avons été interrompus dans lesdites battues par la nouvelle que nous avons reçue qu'une fille venait d'être attaquée par la bête ou les loups près dudit Paulhac, où nous nous sommes transportés avec toute la diligence possible et de là à l'endroit où cette fille avait été attaquée par la bête. Nous avons reconnu par le pied en différents endroits que c'était toujours le même loup qui avait fait ces derniers ravages, que cet animal en refuyant avait toujours suivi la rivière et l'avait repassée en plusieurs endroits, et que de là, il avait été poursuivi très loin par des chiens des bergers, ce qui a fait que nos limiers n'ont pu en prendre la suite plus loin que trois ou quatre cents pas. Ce qui nous a fait beaucoup de peine. D'ailleurs, il y avait plus de six heures de temps que cette bête avait attaqué la nommée Marie-Jeanne Valet, servante de M. Bertrand Dumont, curé de la paroisse dudit Paulhac, ici présent ainsi que Marie-Jeanne valet. Laquelle après lui avoir fait lever la main et prêter serment de dire la vérité et lui avoir demandé l'âge qu'elle avait, 19 à 20 ans, et qu'elle allait de Paulhac à la métairie de Broussoux, qu'elle avait été attaquée entre les deux petits ponts qui sont sur la rivière où elle se divise en branches et y forme une petite île, couverte de bois qui laissent environ dix pieds de découverts et que dans cet endroit, la bête lui était apparue en tournoyant. Ce que voyant ladite Marie-Jeanne Valet, tout effrayée, avait reculé de quatre à cinq pas et que dans le moment la bête s'était voulu élancer sur elle. Elle lui avait porté dans le poitrail de toute sa force un coup de la baïonnette qu'elle portait. Nous étant fait présenter ladite baïonnette, nous avons reconnu qu'elle était teinte de trois pouces de sang. Interrogée ladite Marie-Jeanne Valet sur ce que ladite bête avait fait lorsqu'elle avait reçu ce coup ; a répondu qu'elle avait fait un cri assez fort en se portant le pied de devant à la blessure qu'elle avait reçue ; après quoi elle s'était jeté dans la rivière, où elle s'était roulé plusieurs fois ; après quoi elle ne sait pas ce qu'est devenu ledit animal. Interrogée de l'heure qu'il était et si elle était seule lorsque cette bête est venue l'attaquer : a répondu qu'il était de dix à onze heures du matin, et qu'elle était accompagnée de Thérèse Valet, sa sœur cadette, âgée d'environ seize ou dix-sept ans. Interrogée comment il lui avait apparu que cette bête était faite ; elle a répondu qu'elle l'avait aperçue de la taille d'un gros chien de troupeau, ayant une tête très grosse et plate, la gueule noire et de belles dents, le collier blanc et le col gris ; qu'elle était beaucoup plus grosse par-devant que par derrière, qu'elle avait le dos noir. Ensuite de quoi, nous avons interrogé ladite Thérèse Valet, sœur de la susdite, sur tout ce qu'elle avait vu arriver à sa sœur lorsque cette bête l'a attaquée : a répondu qu'elle était tout à côté de sa sœur, et elle nous a déclaré étant interrogée en particulier généralement les mêmes faits que sa sœur, nous ayant dit ne savoir signer ni l'une ni l'autre de ce interpellées.
  
    

    


Les victimes de la Bete recensées sur la commune de Paulhac :
Martial Charrade         Berger  13 ans             Vachèlerie
Enfant                        Non précisé                 alentour Paulhac
Marie-Jeanne Barlier               12 ans            Vachèlerie
Jean-Pierre Cellier                  12 ans             Broussous
Martial Mathieu           Berger   Non précisé    Auzenc

       
       
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